Le déclic amoureux

Depuis toujours, je discute avec mon père, notamment sur son amour de la culture française et québécoise.  Je pourrais l’écouter pendant des heures et j’aime particulièrement lorsqu’il évoque certains souvenirs. Comme celui du 9 mars 1969, ce jour important qui allait changer le cours de sa vie. Papa arrivait de France pour la première fois au Canada.

À sa grande surprise, le Québec qu’il découvrait était très anglophone. Que ce soit dans le milieu des affaires ou dans la vie quotidienne. Papa se rappelle que dans les grands magasins comme Morgan ou Simpson, les vendeurs étaient pour la plupart unilingues anglais et s’adressaient à lui en anglais.

– S’ils parlaient français, ils ne faisaient pas beaucoup d’efforts pour le montrer!

Les choses ont-elles changé en plus de 50 ans? Les statistiques et études disent que le cœur de Montréal ne bat plus en français et qu’il y a un recul majeur de la langue française au Québec, notamment auprès des jeunes générations.

Je pourrais faire de cette chronique un pamphlet politique, mais ce n’est pas mon propos. Il est vrai qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’on revienne sur le débat français-anglais. Il suffit d’ailleurs de vivre à Montréal pour se rendre compte combien les deux solitudes existent toujours, selon les quartiers dans lesquels on évolue.

Heureusement, il arrive parfois que les deux solitudes se rencontrent et qu’il se passe quelque chose de lumineux…Lire la suite »

Le temps d’une chanson

Je ne me souviens pas de moments où la musique n’a pas été présente dans ma vie. Elle a un pouvoir évocateur immense et peut, en quelques secondes, raviver nos souvenirs les plus lointains.

Spontanément, je pense à la musique des années 1980, dont je ne me lasse jamais et qui a accompagné mes premiers partys cools d’adolescente. Ou aux cantiques de Noël que ma grand-mère Rita entonnait au piano de sa belle voix de soprano. C’est le Concerto no 1 pour piano et orchestre de Tchaïkovski que papa mettait à tue-tête le dimanche matin quand il jugeait que la grasse matinée de ses filles avait assez duré. Et lorsque maman montait le son de Barbra Streisand, je savais qu’elle s’apprêtait à cuisiner en grand !Lire la suite »

Laisser entrevoir l’espoir

 

Récemment, un journaliste a fait appel à moi pour sa chronique hebdomadaire. Il désirait connaître les émissions québécoises qui avaient marqué mon enfance. L’idée m’a amusée et spontanément j’ai répondu : Franfreluche !

J’ai encore le vif souvenir de cette poupée qui racontait des contes et légendes aux enfants. Ce qui me fascinait par-dessus tout, c’est qu’elle arrivait à entrer physiquement dans le grand livre pour changer le cours d’une histoire qui ne lui plaisait pas afin que le dénouement soit plus juste, équitable ou heureux.

Ne rêve-t-on pas tous d’un monde comme ça?

Cette émission jeunesse a façonné la petite fille que j’étais et le besoin de faire le bien autour de moi. Encore aujourd’hui, je reste fascinée par le thème du destin et des choix que l’on pose à la croisée des chemins.

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Précieux souvenirs d’enfance…

 

Je suis parfois nostalgique de ces étés d’insouciance à la campagne où la seule règle était de rentrer avant la tombée de la nuit. Il y a quelques temps, on m’a demandé de raconter un souvenir d’enfance dans le cadre d’un livre collectif.* J’ai eu envie d’écrire ce texte pour raviver ces précieux souvenirs… Bon été à tous!

“Vive les vacances, au diable les pénitences, on met l’école en feu et les soeurs dans l’milieu!” C’était autour du 23 juin, la fin des classes. Maman nous attendait, ma soeur et moi à la sortie. Nous chantions, nous sautions de joie et d’excitation. Il faisait beau et déjà chaud. “Au temps, suspend ton vol” comme le disait Lamartine. Il aurait pu s’arrêter là, le temps, tellement j’étais transportée et heureuse à l’idée de ces 2 longs mois d’été…

Nous partions à Magog, la voiture de maman chargée à bloc puisque nous allions nous y installer pour toute la période estivale. J’avais 9 ans, et j’étais déjà folle de lecture. J’aimais particulièrement les aventures de Martine, et là, précisément, je me sentais être l’héroïne de “Martine part à la campagne”!

Ma grand-mère et mon arrière- grand-mère, que j’appelais respectivement “mamie” et “grand-maman”, nous rejoindraient très vite. C’était un véritable déménagement!

Quatre générations de femmes sous le même toit, c’était intense en émotions! Mon père qui travaillait la semaine nous honorait de sa présence le week-end. C’était notre pacha! Et nous étions si heureuses de le revoir…

Petit à petit, les amis arrivaient aussi. Nous avions tellement de choses à nous raconter car très souvent, nous nous étions dit au revoir l’été précédent.Lire la suite »

Plus fort que tout!

 

Il est dans l’ordre des choses que nos enfants s’émancipent à l’adolescence et qu’ils préfèrent  chiller  avec les ami(es). Les movie nights à répétition avec papa-maman, gracieuseté de la pandémie, je les ai savourés. Je savais pertinemment que ce petit plaisir coupable me faisait gagner du temps sur du temps emprunté.

Nous élevons nos enfants pour en faire des êtres débrouillards, indépendants, autonomes et armés pour la vie.

Mon coeur de maman voit néanmoins venir le temps d’une époque qui changera tôt ou tard. Secrètement, j’appréhende le moment où ils se détacheront un peu trop et encore plus celui où ils quitteront le nid familial.

Jamais je ne l’exprime ouvertement de peur de perdre mon statut de maman cool pour celui de maman fatigante. Je ne voudrais surtout pas que mes ados aient une autre raison d’exercer leurs mimiques d’exaspération et les fameux roulements des yeux, si caractéristiques d’un fossé de génération.

Une récente soirée d’hiver m’a redonné espoir; mon fils de 16 ans m’a fait verser une larme de  pure tendresse…Lire la suite »